Dans l’imaginaire collectif, le médecin tient une place de choix. Que ce soit dans la vie quotidienne ou dans les divertissements et autres séries télévisées, ces praticiens armés de leur stéthoscope sont à la fois un repère et un objet de fascination. Mais derrière ces clichés se cache un métier pluridisciplinaire qui occupe une place centrale dans le système de santé.
Au plus près de ses patients, le médecin doit être capable de déterminer les besoins et les traitements adaptés en fonction de chaque profil. Incollable sur le fonctionnement du corps humain, il doit établir un diagnostic en se basant sur plusieurs éléments : questionnement du patient encouragé à décrire ce qu’il ressent, auscultation, palpation, prise de tension… Des examens complémentaires peuvent être demandés (radiographies ou analyses) afin de mettre en place un traitement approprié ou de proposer une orientation vers un autre praticien.
Qu’il soit médecin traitant ou spécialiste référent, ce docteur en médecine est amené à faire face à des problèmes de santé physiques et psychologiques, et à effectuer le suivi de certaines pathologies chroniques. Toujours curieux des dernières actualités et avancées de la communauté médicale scientifique, il n’hésite pas à se former et à enrichir ses connaissances au fil des années.
Exerçant dans un hôpital public, en libéral, dans un établissement scolaire ou au sein de l’Armée, le médecin doit toujours garder en mémoire le fameux serment d’Hippocrate qu’il prête avant de commencer d’exercer. Bien plus qu’un rite de passage, ce serment fixe un cadre éthique et déontologique : équité, respect de l’autonomie du patient et garantie de la qualité des soins prodigués.
Dévoué, bienveillant et garant du secret médical, le médecin joue également un rôle social essentiel. Il fait partie du système de santé conçu pour répondre aux besoins sanitaires et assurer la meilleure couverture possible sur le territoire. Au-delà du diagnostic et du traitement de la maladie, il a aussi une activité de prévention : participation aux campagnes de dépistage et d’informations sur certaines maladies, écoute et conseils prodigués aux patients, lutte contre certaines pratiques nocives (tabac, alcool), alerte sur certaines conditions de travail…
Aujourd’hui, on compte plus de 225 000 médecins en France dont 45 % de généralistes. L’âge moyen de ces praticiens est actuellement de 51 ans (47 ans pour les femmes contre 55 ans pour les hommes). En dix ans, le nombre de médecins généralistes exerçant exclusivement en cabinet a baissé de 11 % tandis que le nombre de médecins généralistes pratiquant simultanément en cabinet et à l’hôpital a doublé. Résultat, dans un contexte où la population française vieillit, l’offre de médecine générale semble être insuffisante, obligeant de nombreux praticiens à refuser de nouveaux patients. Métier d’avenir donc, médecin est avant tout au service de l’individu et de la société.
Depuis la fin de la PACES et du redouté numerus clausus, de nouvelles voies d’accès au métier de médecin s’offrent aux étudiants. Si l’objectif initial de la réforme des études de santé était de favoriser la réussite des étudiants, le parcours universitaire pour décrocher son diplôme d’État de docteur en médecine demeure en réalité long et exigeant.
Il vous faudra compter dix années d’études après l’obtention du baccalauréat pour devenir médecin, voire plus si vous souhaitez ensuite vous spécialiser (chirurgie, pédiatrie ou autre…). L’accès aux études de médecine peut se faire via deux parcours alternatifs dispensés dans les universités en première année :
À l’issue de cette première année, plusieurs options s’offrent à vous suivant vos résultats :
Attention, chaque candidature aux études de médecine est jugée selon les notes obtenues lors de la 1ère année, que ce soit en PASS ou en LAS. Nous vous recommandons donc de choisir des disciplines qui correspondent à vos points forts et à votre projet professionnel. Par exemple, une licence Biologie ou Psychologie avec mineure santé, ou STAPS si vous envisagez une carrière de médecin sportif.
Les études de médecine s’organisent en 3 temps :
En fonction de vos résultats aux examens, de votre volonté de poursuivre vos études ou de vos éventuelles affinités avec un organe, une population (enfants, personnes âgées) ou une technique médicale, il est possible de vous spécialiser. Chirurgie, gériatrie, neurologie, pédiatrie, psychiatrie… Il faudra suivre encore 2 à 3 années d’études pour exercer dans la spécialité choisie. Et pour aller plus loin, vous pouvez suivre une option ou Formation Spécialisée Transversale (FST) pour devenir « hyper-spécialiste ». Par exemple, devenir neurologue expert en neurologie pédiatrique ou en neuro-génétique.
Tout au long de vos études en médecine, vous devrez réaliser différents stages afin de découvrir les différentes facettes de votre futur métier.
Au cours du premier cycle d’études en médecine, plusieurs stages cliniques (environ 400 heures) sont à réaliser pour s’initier à la pratique médicale. Dès l’externat, la durée des stages s’intensifie pour représenter 36 mois de stage à l’hôpital ou en milieu libéral. Ensuite, pendant les 4 années d’internat, vous devez réaliser plusieurs stages :
Il vous faudra valider l’ensemble de ces stages et soutenir une thèse d’exercice afin d’obtenir le diplôme d’État de docteur en médecine et le DES de médecine générale.
Trouver un stage qui correspond à vos attentes en tout point n’est pas chose aisée. Deux mois avant le début de chaque semestre, la commission d’ouverture des postes (COP) détermine en fonction des filières et des besoins de formation le nombre de postes ouverts aux internes. Dans le même temps, vous devrez formuler vos vœux de spécialités et de CHU de rattachement. Ensuite, suivant vos notes obtenues dans chaque matière et votre nombre de semestres validés, l’algorithme vous attribuera le meilleur vœu possible.
Pour ceux qui souhaitent faire un stage en médecine à l’étranger durant leur phase d’approfondissement – par exemple dans un pays anglophone pour perfectionner leur anglais –, les démarches sont un peu plus longues que pour effectuer un stage en France. Il faut compléter le dossier d’inter-CHU pour décrocher une bourse, réaliser un dossier destiné à votre université et votre hôpital d’accueil et, dans certains cas, fournir des traductions officielles de l’ensemble de ces documents. Si les démarches peuvent sembler fastidieuses, sans compter sur les papiers de l’immigration et la recherche d’un logement, faire un stage de médecin à l’étranger permet de vivre une expérience unique. C’est une opportunité de sortir de votre zone de confort, d’apprendre à mieux vous connaître et de découvrir d’autres méthodes de travail.
Le métier de médecin est en constante évolution. Tout au long de votre carrière, vous serez engagé à proposer la meilleure prise en charge de votre patientèle au regard des dernières avancées médicales et des nouvelles technologies. Il vous faudra mettre à jour régulièrement vos connaissances en vous formant ou en élargissant votre spectre de compétences.
La formation continue est une obligation pour tous les médecins selon le Code de déontologie médicale et le Code de la Santé Publique. Pour cela, le Développement Professionnel Continu (DPC) a été mis en place. L’objectif ? Améliorer la qualité et la sécurité des soins en actualisant les connaissances et compétences des médecins, via une formation adaptée aux besoins du praticien et l’évaluation de ses pratiques professionnelles. Ainsi, en tant que médecin, vous aurez l’obligation de justifier de votre engagement dans une démarche DPC en suivant une ou plusieurs formations sur une période de 3 ans.
Sachez que les DU (diplômes universitaires) ou DIU (diplômes inter-universitaires) peuvent s’inscrire dans une démarche de DPC. Ainsi, vous pouvez suivre un DIU Phytothérapie, Tabacologie et aide au sevrage tabagique, Prise en charge de la douleur… Ou un DU Cancérologie du sujet âgé, Urgences vitales et situations critiques ou encore Initiation à l'acupuncture médicale… Il convient de noter que ces enseignements peuvent aussi être accessibles de votre propre initiative, sans passer par une démarche de DPC.
À la fin de votre cursus, si vous souhaitez poursuivre vos études ou si vous sentez des affinités avec un organe, une population (enfants, personnes âgées) ou une technique médicale, vous pouvez vous lancer dans une spécialisation. Chirurgie, gériatrie, neurologie, pédiatrie, psychiatrie… Il faudra suivre encore 2 à 3 années d’études pour exercer dans la spécialité choisie. Et pour aller encore plus loin, vous pouvez suivre une option ou Formation Spécialisée Transversale (FST) pour devenir « hyper-spécialiste ». Par exemple, devenir neurologue expert en neurologie pédiatrique ou en neuro-génétique.
La médecine vous intéresse mais vous pensez ne pas avoir le niveau suffisant en sciences ou l’endurance nécessaire pour vous lancer dans de longues études ? D'autres cursus sont envisageables : licence de Sciences pour la Santé, avec cours de spécialisation en biotechnologie, neurosciences ou physiopathologie et unités d’enseignement en pharmacologie, toxicologie ou santé publique… Mais aussi licence Sciences du Sport ouvrant la voie aux métiers de préparateur physique, d'enseignant d’éducation physique et sportive ou de manageur sportif… Ou encore « cycle court » en Pharmacie pour exercer en officine, dans l’industrie ou la recherche… Vous avez l’embarras du choix !
Une fois diplômé et inscrit auprès du Conseil national de l’ordre des médecins, de nombreuses possibilités s’offrent à vous pour exercer la médecine. En libéral, seul ou associé à d’autres praticiens dans un cabinet privé, en tant que salarié dans un établissement de santé public, un établissement scolaire ou un laboratoire… Divers secteurs d’activités vous tendent également les bras : la médecine du travail, l’humanitaire ou encore l’Armée qui recrute des médecins pour exercer lors d’opérations extérieures.
Au fil des années, vous pouvez également espérer devenir chef d’un service hospitalier, enseignant dans une Faculté de médecine, chercheur ou bien dirigeant de votre propre clinique… Vous l’aurez compris, le métier de médecin recouvre des réalités très variées et peut s’exercer dans plusieurs contextes. Bien au contraire, les jours se suivent et ne se ressemblent pas : diversité des patients et des diagnostics, situations insolites et moments éprouvants, formation et enrichissement intellectuel en continu… Malgré de longues études, médecin est sans doute l’un des plus beaux métiers.